mercredi 20 février 2013

Juste un numéro...

Mon assiette de raviolis frais agrémentés de ketchup et de parmesan est posée sur la table basse du salon. La télé diffuse la chaine 58. Je suis prêt pour suivre la new star. Au moment où je vais pour déguster ma première bouchée, mon téléphone sonne. C'est une copine/collègue que j'ai perdu de vue depuis quelques mois car elle a quitté le siège pour une de nos agences en province. On discute de la pluie et du beau temps, de sa nouvelle vie loin de la capitale...On parle bien sûr aussi boulot, de l'ambiance particulière qui règne en ce moment dans notre boite. Du fait que tout le monde a de plus en plus la tête dans le guidon et que le personnel a de plus en plus le sentiment d'être pressé comme un citron et d'être de moins en moins considérer. La direction ne sait plus que communiquer sur les résultats de l'entreprise, sur les objectifs de CA pour 2013. En revanche sur les restructurations de certains services, sur la création d'une nouvelle direction...rien. On apprend tout ça à la machine à café. Pour preuve, c'est elle qui bosse à des centaines de km du siège qui m'apprend qu'un responsable de service qui avait son bureau un étage au dessous du mien, c'est tué vendredi soir dans un accident de 2 roues. Même pas 40ans et père de famille. Je ne travaillais pas en relation avec lui mais je le croisais régulièrement. C'était de quelqu'un toujours jovial qui disait toujours bonjour. Cela m'a fichu un coup et énervé à la fois. Aucune communication de la part de la RH sur le sujet. Il faut que j'apprenne cette triste nouvelle par une collègue qui bosse à l'autre bout de la France. Cela faisait plus de 10ans que cette personne était dans la boite et sa compétence était reconnue dans sa direction. Il avait gravi les échelons un par un et assez rapidement. Cette boite se déshumanise de plus en plus. Lorsque j'y suis rentré il y a des années, les gens s'entraidaient, se serraient les coudes, communiquaient. Ils étaient fier de travailler dans l'entreprise. Et la direction de l'époque chaque année organisait en fin d'année une grande soirée où tout le monde était convié. Mais depuis quelques années, plus rien, il parait que cela coûte trop cher. Il y a quelques années aussi lorsqu'un(e) employé(e) se mariait ou décédait, la boite envoyait des fleurs. Cela aussi n'existe plus. Même lorsque quelqu'un qui part à la retraite après 25, 30 ans voir plus de bons et loyaux services, s'il veut faire un pot de départ et bien tout est de sa poche.
Ce matin en arrivant, je suis passé devant son bureau vide et j'ai glissé un billet dans l'enveloppe mise à disposition par ses collaborateurs. C'était un collègue.

Chris

1 commentaire:

  1. Malheureusement, il n'y a pas que dans les grandes entreprises que la déshumanisation galope, dans les petites aussi alors que l'on pourrait croire qu'on est épargné par l'indifférence générale, mais non. Le contexte économique aidant, c'est chacun pour soi, tout pour ma gueule à tous les étages et tous les échelons... Tristement révélateur de notre époque.

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