jeudi 25 septembre 2014

Je ne suis pas un héro...


Mardi soir après une bonne journée fatigante par le boulot mais aussi à cause de cette crève que je traine et qui fait que je suis dans une sorte d'état second car fiévreux, je prends le métro. Comme ma station est la première de la ligne, je n'ai pas de problème pour trouver une place assise. Au fil des stations, la rame se transforme de plus en plus en boite à sardines surtout quand vous avez un gars qui monte avec son VTT. Lorsque nous arrivons à une station qui dessert plein d'autres lignes, la wagon se vide mais se remplit aussitôt. Une jeune femme se retrouve debout, d'une main elle se tient à la barre qui se situent au dessus des sièges et de l'autre elle tient son livre ouvert. Je la remarque déjà car elle me fait face, à peine 2m nous sépare, et puis surtout j'ai toujours été impressionné par les gens qui arrivaient à lire un bouquin dans n'importe quelles circonstances. Moi je n'y arrive pas. Dans le métro ou le train, je peux lire un journal mais un livre non. Je n'arrive pas à me concentrer. Pour cela il me faut du calme donc que je sois seul et surtout  bien installé, allongé sur mon canapé ou sur dans mon lit. Je l'observe donc et tout d'un coup je la vois refermer son livre en ayant un rictus de dégout. A-t-elle lu un passage horrible de son livre ? Puis je la vois tourner la tête. Elle a le regard perdu. Je remarque alors que derrière elle se tient un homme entre 55 et 60 ans. Il l'a fixe du regard, impassible. Je comprends alors la situation. Il est collé à elle et il profite de la situation pour se frotter. Je me lève alors :
- Prenez, ma place mademoiselle cela évitera que ce monsieur se frotte à vous !
- Oui effectivement. Merci beaucoup monsieur.
Le frotteur essaie de nier " Non mais..." Mais voyant tous les regards des autres voyageurs le fixer, il n'insiste pas et baisse la tête. En arrivant à la station suivante, c'est alors que le gars au VTT qui a suivi toute la scène tape sur l'épaule du mec et lui dit : " Maintenant vous descendez sinon c'est moi qui vous balance sur le quai !" Le frotteur quitte la rame sans attendre, la queue basse.
Deux stations plus loin, c'est à mon tour de descendre. La jeune femme me dit à nouveau merci en me souhaitant une bonne soirée et le vttiste également en me serrant la main.
Je ne retire aucune fierté de tout cela. Les gens qui me connaissent savent que je suis du genre calme et que je n'aime pas les conflits. Pourquoi ai-je réagit ? Est-ce que si le frotteur avait été une jeune mec baraqué, aurai-je eu la même réaction ? Ai-je réagit parce étant dans un état un peu second à cause de la fièvre je ne me suis pas posé de question ? Je ne sais pas. Il n'y a rien d'héroïque dans mon intervention juste un comportement citoyen je pense.

Chris

6 commentaires:

  1. Bravo d'avoir réagi. C'est cool. ^^

    RépondreSupprimer
  2. C'est tellement facile de ne rien dire ou faire, alors ce que tu as fait, c'est déjà beaucoup !

    RépondreSupprimer
  3. La fièvre exacerbe l'irritabilité. Au fond t'es comme Hulk, la fievre ce sont tes rayons Gamma :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il me manque les muscles et me retrouver à moitié à poils dans le métro non merci :) Quoique ;)

      Supprimer
  4. J'ai un jour défendu des touristes chinoises contre une bande de jeunes filles pickpocheteuses (genre "Rom", désolé). J'avoue que moi au contraire j'ai été bien seul face à leur incroyable violence qui s'est alors retournée contre moi. Personne n'a bougé pendant la bagarre même si après il y a eu de rares et vagues bravos du bout des lèvres ou sourires de quelques voyageurs. Je pense qu'il y a encore du chemin à faire pour réapprendre la solidarité de vivre ensemble...

    RépondreSupprimer
  5. L'important c'est le geste :)
    Bravo ;)

    RépondreSupprimer